Lettre à Maggie De Block

Capture d’écran 2020-03-01 à 15.40.26Après une première lettre envoyée le 12 / 02 / 2020 

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Chère Madame la Ministre,

Vous assurez le pays que nous sommes prêts à faire face au nouveau coronavirus, et pourtant certains acteurs clés de première ligne, infirmiers et médecins, ne sont pas rassurés, et moi non plus.

Je suis docteur en science et j’ai dirigé aux États-Unis un groupe de chercheurs étudiant les coronavirus humains en général, et celui responsable de l’épidémie de SRAS, SARS-CoV, en particulier. J’ai effectué ce travail dans deux institutions, comme membre de la faculté du collège de médecine de l’université de Cincinnati et comme investigateur au seul institut au monde consacré exclusivement à la recherche sur les maladies respiratoires, à Albuquerque, où j’ai eu l’occasion d’étudier tous les aspects de la production d’aérosol et de la transmission par aérosol. Dans ces deux institutions, j’étais un des officiers responsables pour assurer que toutes les expériences impliquant des agents infectieux ou recombinants respectent toutes les règles et ne posent pas un danger au grand public.

Je vous ai déjà transmis un dossier via le site SPF Santé le 12 février qui indique que si la proportion de cas symptomatiques dû au nouveau coronavirus atteint 1% de la population, nous serions au seuil d’une crise hospitalière par manque de lits (votre référence : CCAL0331485). Il est resté sans suite et c’est pourquoi je vous écris directement.

Combien de lits hospitaliers ?

Vos déclarations publiques suggèrent que vous n’appréhendez pas complètement la nature du danger auquel la Belgique et le reste du monde font face. Je voudrais attirer votre attention sur deux points essentiels à propos du nouveau coronavirus qui semblent ne pas avoir été suffisamment considérés.

Dans un interview publié mercredi 26, vous répondez à la question Mais de combien de lits exactement disposons-nous ? Vous savez qu’en Belgique on a bien assez de lits et une capacité de traitement suffisante. C’est un avantage. Quand on compare avec une grippe hivernale et le nombre de patients âgés qui sont généralement hospitalisés, la situation est identique.

Dans mon dossier, je citais l’O.M.S. qui le 10 février estimait que ~16% des patients symptomatiques était dans un état suffisamment sérieux que pour nécessiter une hospitalisation. La grippe ? ~0,2% des cas! Le rapport entre les deux ? Un facteur de 80, ce n’est donc pas une situation identique, premier point essentiel qui est négligé.

La mission d’information de l’O.M.S. en Chine a rendu son rapport hier, il vaut la peine d’être consulté. Nous avons maintenant des chiffres plus précis pour les patients symptomatiques : 80% de cas légers (peuvent rester chez eux), 13% de cas sévères (hospitalisation), 6% de cas critiques (soins intensifs).

Coronavirus : certains acteurs clés de première ligne ne sont pas rassurés, et moi non plus

Auriez vous l’obligeance, Madame la Ministre, vous qui avez accès à toute l’information sur le réseau hospitalier belge, de calculer pour notre édification à tous : à partir de combien de cas symptomatiques le système hospitalier belge viendrait-il à court de lits d’hôpitaux pour les cas sévères et les cas critiques ?

Il y a une cacophonie d’informations incorrectes qui circulent non seulement dans la presse écrite et audio-visuelle à propos du nouveau coronavirus, mais aussi sur les sites SPF Santé et Sciensano. La position officielle semble être que COVID-19 est un SRAS-2.0 et que donc les mesures qui seraient appropriées pour SRAS-1.0 conviendront pour COVID-19.

C’est malheureusement une fausse équivalence et il est urgent de comprendre la différence essentielle entre la propagation du virus responsable de SRAS-1.0 et celle du nouveau coronavirus. SARS-CoV se transmettait surtout par contamination de surface et par postillons, qui ne voyagent pas beaucoup plus qu’un mètre, mais rarement par aérosol. Tout indique qu’une proportion significative de transmission du nouveau coronavirus se fait par aérosol, ce qui change complètement la donne pour les mesures d’isolation.

Les premier cas de SRAS en novembre 2002 ont été détecté dans la ville de Shenzhen, 7 millions d’habitants à l’époque, et a infecté 5.327 citoyens sur le territoire chinois en fin de compte. Les premiers cas de COVID-19 ont été détectés en décembre 2019 dans la ville de Wuhan, 11 millions d’habitants, et a infecté 78.497 individus en Chine à ce jour (d’après le gouvernement chinois ; près d’un million d’après certains épidémiologistes), premier indice de la différence entre les deux virus.

Le nombre de reproduction de base du nouveau coronavirus est entre 4,7 et 7 d’après les calculs de différents épidémiologistes, qui est différent du nombre de reproduction effectif calculé par l’O.M.S. (2,5), la différence étant que le nombre de base correspond à la situation sans mesures d’isolation, et le nombre effectif change en fonction de l’implémentation de différentes mesures d’isolation.

Prenons la situation de l’Italie. Les deux premiers cas sont confirmés à Milan le 31 janvier et nous sommes 28 jours plus tard à 655 cas. L’épidémiologie nous indique de prendre le logarithme en base 2 de 655 cas divisés par les deux cas initiaux, à savoir à peu près 8,3, et donc le nombre de cas a doublé tous les 3,3 jours, proche du doublement tous les 2,4 jours en absence d’isolation, et alors que des mesures d’isolation sont en place depuis quelques jours. Ces chiffres sont consistants avec un nombre de reproduction élevé.

10 x pire que le SRAS

Donc, nous avons une épidémie au moins 10 fois plus importante que SRAS-1.0 à la même époque en Chine, un nouveau coronavirus d’une grande contagiosité intrinsèque, des épidémiologistes qui calculent qu’une infection sur deux pourrait être causée par une personne encore asymptomatique, et nous avons également de multiple épisodes de super-contagion. Que conclure ? Vous ne trouverez pas beaucoup d’experts en transmission qui vous diront autre chose que ce nouveau virus peut se transmettre par aérosol, deuxième point essentiel qui est négligé jusqu’à présent.

Vous reconnaissez que le virus est plus contagieux, mais quelle en est l’implication ? Si le virus de la grippe infecte 2 à 8% de la population, bon an mal an, et que ce virus est plus contagieux que la grippe, qu’est-ce qui va l’empêcher de se propager au moins comme la grippe dans une population immunologiquement naïve ?

Avec l’absence à l’heure actuelle d’un vaccin ou d’un traitement efficace contre ce nouveau coronavirus, la question de disponibilité de lits d’hôpitaux prend toute sa signification et son urgence, vu le taux beaucoup plus important de complications avec ce coronavirus.

Il n’est pas nécessaire d’avoir un débat parmi les experts, quoiqu’en situation de crise il soit toujours bon de confronter les vues divergentes des experts, parce que la fonction de la Santé Publique lui demande de se préparer pour le pire scénario, pas le plus rose. Les experts et les officiels dans d’autres pays occidentaux reconnaissent eux-aussi la gravité du risque auquel nous faisons tous face.

Vous nous avez dit que l’objectif est de « maintenir le virus hors du pays le plus longtemps possible grâce à une surveillance adéquate du territoire », mais nous apprenons par une infirmière courageuse qui revient de Vénétie, une région d’Italie avec quelques cas de COVID-19, que non seulement on ne lui demande pas de s’isoler, et on lui demande de retourner immédiatement au travail, mais en plus on refuse de la tester !

Non seulement elle n’est pas testée, mais elle nous révèle aussi qu’il y a en fait une omerta contre le dépistage du nouveau coronavirus pour les cas de symptômes grippaux non liés à une connexion chinoise. Expliquez-nous, Madame la Ministre, exactement comment vous surveillez adéquatement le territoire quand le dépistage le plus élémentaire n’est pas fait?

On s’interroge aussi sur l’absence de recommandation, de dépistage, de quarantaine et d’encadrement pour les personnes qui reviennent en Belgique d’une zone contaminée, sachant aussi que la période d’incubation peut excéder deux semaines et qu’il y a des patients guéris qui ont été réinfectés.

Les médecins généralistes s’inquiètent de l’absence de communication sérieuse du ministère de la santé, un courriel ne suffit pas dans cette situation. Ils contrastent la réponse actuelle à celle lors de l’épidémie de H1N1 en 2009 où ils avaient reçu des informations claires et des masques. Et il ne faut pas non plus ignorer leur demande d’avoir un système en place pour supporter les individus qui devraient rester isolés.

Pourquoi attendre de protéger le personnel médical alors le gouvernement chinois admet que plus de 3.000 personnel médical ont été infectés à Wuhan ? Serions-nous à tel point en pénurie du matériel nécessaire ? Quelle est la situation du point de vue logistique ? Vous dites que nous sommes prêts, mais nous n’aurions même pas de masques pour les médecins généralistes ?

Que dire aux familles du personnel médical infecté ou même décédé, si on devait déplorer des victimes dont l’infection aurait pu être évitée par l’implémentation plus précoce de mesures de protections personnelles ?

Zhong Nanshan, qui dirige l’équipe d’experts chargée de la lutte contre la maladie COVID-19 au ministère de la Santé Chinois, a déclaré que l’épidémie avait été « une dure leçon » pour le pays : « Si nous avions pris des mesures strictes de prévention début décembre ou même début janvier, nous aurions grandement réduit le nombre de malades », a-t-il estimé lors d’une conférence de presse.

Erreur des Chinois

Les autorités chinoises ont commis la même erreur initiale avec SRAS et avec COVID-19, mais ils se sont mobilisés depuis pour combattre ce virus avec les mesures extrêmement strictes qui sont nécessaires lorsqu’un virus se transmet par aérosol et de manière asymptomatique. Nous sommes en train de commettre la même erreur initiale que les Chinois !

Et il faut dès maintenant tirer les leçons de la première phase de cette épidémie, comment les Chinois sont passés d’un modèle de quarantaine très large, 400 millions d’habitants, à une approche flexible et ciblée. Il reste à voir le nombre de cas qui émergeront alors que la population retourne à ses activités habituelles, mais le système de surveillance très avancé suggère qu’ils seront capables de contenir ces nouveaux cas.

Ne faudrait-il pas suivre les leçons de la Chine, et aussi suivre l’adage qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? Aujourd’hui, face à ce coronavirus, nous n’avons aucun vaccin ou traitement disponible, ce qui logiquement devrait nous pousser à mettre en place toute une série d’actions de prévention vu cette absence de solutions de guérison. Il est impératif de mobiliser la population et tout le personnel soignant pour permettre à la prévention de jouer son rôle par une campagne d’information à l’échelle du défi auquel la Belgique est confrontée.

La peur peut être rationnelle, comme la peur peut être irrationnelle. La peur est une émotion indispensable à notre survie, et il faut pouvoir l’écouter. Je veux bien croiser les doigts avec vous que la Belgique soit épargnée et que la propagation du virus se ralentisse avec la fin de l’hiver, mais je pense que le gouvernement, dont la fonction fondamentale est de protéger le public, pourrait faire plus dans cette situation et je reste à votre disposition si mon expertise peut être utile.

 

Voici les 50 sociétés belges « championnes de l’évitement fiscal »: elles ont évité plus de 5 milliards d’impôt !

KBC, Delhaize, Axa, D’Ieteren, Arcelor, etc. Au total, ces 50 sociétés ont été taxées de 444.047 € pour un bénéfice avant impôts de près de 17 milliards. Soit un taux d’imposition de… 2,6%.

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Le PTB a dévoilé l’écart entre l’impôt payé et l’impôt qui aurait dû être payé si les taxes « normales » de 33,99% avaient été appliquées. Il en résulte un constat : les 50 « championnes de l’évitement fiscal », comme le parti les appelle, ont bénéficié de 5,291 milliards d’euros de ristourne.

Au total, ces 50 sociétés ont été taxées de 444.047 € pour un bénéfice avant impôts de près de 17 milliards. Soit un taux d’imposition moyen de… 2,6%.

Dans ce classement, une grande place est occupée par les grandes fortunes belges. Les familles Boël, Solvay et Janssen, « unies par des liens patrimoniaux et matrimoniaux« , et qui « symbolisent par excellence les représentants du vieux capitalisme belge (francophone) dont l’enrichissement remonte au 19e siècle mais qui figurent toujours au sommet aujourd’hui », selon le PTB, placent par exemple leurs sociétés aux première (Sofina, 366.530 € de ristourne), huitième (Solvay, 234.028 €), dixième (UCB Pharma, 183.830 €), et quarante-sixième places (Solvac, 36.936 €).

Des filiales belges de multinationales étrangères figurent également à bonne place avec des groupes tels que Axa, ArcelorMittal ou encore Pfizer. Plus étonnamment, des sociétés sous le contrôle des pouvoirs publics sont aussi présentes (SFPI, SRIW, Aperta) et même… un fonds de pension ! Celui des sociétés de gaz et électricité, Elgabel, a bénéficié de 46.286 € de ristourne.

© PTB 

Les 1.000 sociétés les plus bénéficiaires de Belgique payent en moyenne 12,6% d’impôt

Cet autre classement ne prend en compte que le niveau de bénéfice des sociétés, et plus leur taux de prélèvement fiscal. Ces sociétés les plus bénéficiaires de Belgique ont enregistré, au total, près de 10 milliards de ristourne fiscale.
Une évolution positive sur un an

Si les sommes qui échappent à l’impôt aux travers de différents leviers sont énormes, elles ont diminué en 2017 par rapport à l’exercice précédent. Toujours en se basant sur les chiffres fournis par le PTB, on remarque ainsi que le taux d’imposition du « TOP 50 » des sociétés qui ont bénéficié des plus importantes ristournes est passé de 1% à 2,6% en un an. Celui des 1.000 sociétés les plus bénéficiaires du royaume ont suivi sensiblement la même ligne: 7,9% en 2016 contre 12,6% en 2017.

© PTB

Bruxelles-Ville: une nouvelle épicerie sociale au Botanique pour les étudiants en difficulté

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L’ASBL ASEB a ouvert lundi une troisième épicerie sociale destinée à des étudiants en école supérieure. Les deux premières concernent les campus universitaires de l’ULB au Solbosch et à Erasme, tandis que celle-ci s’adresse aux étudiants de l’université Saint-Louis. C’est ce que rapporte le site d’informations Bruzz.

Le nouveau commerce, qui est situé avenue Rogier, permet aux étudiants désargentés de se fournir à prix réduit en denrées de base comme des fruits, du café ou encore des pâtes. “La seule chose que les élèves doivent faire, c’est montrer leur carte d’étudiant et d’apporter une petite contribution de 3 euros”, explique l’initiateur du projet Yannis Bakhouche. Le magasin du Botanique est ouvert chaque lundi entre 15h30 et 17h30.

Ce sont des étudiants de l’ULB qui ont créé en 2011 ASEB. L’association a pour objectif d’apporter une aide alimentaire aux étudiants en état de précarité sociale et partant d’alléger les dépenses de consommations afin de permettre aux étudiants de se concentrer sur leurs études. Cette initiative s’adresse tant aux étudiants belges qu’aux non-résidents inscrits à l’Université Libre de Bruxelles , à Saint Louis, à la HELB et à la HELDB en situation de fragilité, en difficultés financières et dont la situation sociale nécessite un soutien direct.

J. Th.

126.000 personnes en attente d’un logement social: les chiffres incroyables de la situation en Wallonie et à Bruxelles

L’attente pour prétendre à un logement social est extrêmement longue: 4 ans et demi en moyenne pour 82.000 Wallons, et jusqu’à 10 ans pour 44.000 Bruxellois. La raison principale est que l’offre est ridicule par rapport à la demande.

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Les durées d’attente pour obtenir un logement social s’allongent et atteignent des sommets. On est à 4 ans et demi en moyenne en Wallonie, jusqu’à 7 ans parfois. À Bruxelles, c’est pire: les délais d’attente sont de 8 à 10 ans.

La raison est simple: il y a trop de demandes par rapport à l’offre. En Wallonie, il y a actuellement 101.000 logements disponibles. C’est insuffisant, d’ailleurs, 82.000 personnes sont en attente d’un logement public dans la région. À Bruxelles, il y a 40.000 logements sociaux et il en faudrait deux fois plus car actuellement, 44.000 personnes sont sur liste d’attente.

La seule porte de secours pour ces personnes, ce sont les agences immobilières sociales, qui gèrent des biens immobiliers pour le compte des propriétaires et louent ces biens à un public qui n’ont que des revenus limités.

Vous avez envie de participer concrètement à l’entraide e

À quand le nouveau code du logement? 

Une réforme de l’accessibilité aux logements sociaux a été initiée en Wallonie mais n’a encore produit aucun effet puisque le nouveau code wallon du logement est dans les mains du parlement. Il devrait produire ses effets dans les mois à venir, avec un vote en commission prévu jeudi prochain.  D’autre part, le gouvernement wallon prépare un arrêté (entrée en vigueur en septembre prochain) qui vise à limiter le nombre de refus par les candidats locataires.

Actuellement, il faut deux conditions générales pour prétendre à un logement social : ne pas être propriétaire et ne pas dépasser un certain niveau de revenus. Les listes d’attente tiennent compte des situations familiales. En Wallonie, il y a également un système d’attribution par points, en fonction de la situation familiale. Par exemple, une femme seule avec des revenus de remplacement et avec des enfants à charge aura plus de points qu’un ménage avec deux revenus par exemple. À Bruxelles, il existe un système équivalent.

10% de logements sociaux par commune

En revanche, la Wallonie impose 10% de logements sociaux aux communes tandis que cette règle n’existe pas à Bruxelles. Et elle n’est pas vraiment respectée puisqu’en  2016, seules 39 communes wallonnes sur les 262 étaient au-dessus des 10 %. 160 sont sous le seuil des 5 %.

La situation est particulièrement catastrophique  dans la capitale. Ce matin sur Bel RTL, Bernard Lobet nous donnait l’exemple de Jean-Paul, 70 ans, qui se retrouvera à la rue dans deux ans s’il ne retrouve pas un logement accessible à sa petite pension. « À Bruxelles Logement, on me dit ‘peut-être’ qu’il y aura une solution dans 10 ou 12 ans », déplore-t-il.

La région bruxelloise cumule aussi plusieurs facteurs aggravants comme un boom démographique et les prix élevés du parc immobilier. Avec sa situation d’isolé, Jean-Paul n’est pas vraiment prioritaire, alors il va explorer la piste des agences immobilières sociales.

CETA : Les juges de l’UE confirment le pouvoir wallon sur les accords de libre-échange.

viewLe ministre-président wallon Paul Magnette,  octobre dernier lors d’un débat au Parlement sur le Ceta. © BELGA

La Cour de Justice de l’Union européenne a rendu un avis qui fera jurisprudence: l’accord de libre-échange de « nouvelle génération » conclu entre l’UE et Singapour doit être ratifié par les parlements nationaux.

Les doutes juridiques qui demeuraient sur le Ceta viennent d’être balayés. « C’est ce qu’on a toujours plaidé », réagit le ministre-président wallon Paul Magnette, ravi.

Les juges de Luxembourg ont statué sur un autre accord, similaire au Ceta, passé en septembre 2013 avec Singapour. La jurisprudence de la Cour considère que ce type d’accords, qui intègrent des mécanismes de protection des investisseurs et des coopérations sur l’élaboration de normes, sont dits « mixtes » – c’est-à-dire qu’ils doivent être adoptés à la fois par les législateurs de l’Union européenne (Conseil et Parlement) et par les législateurs de ses États membres (parlements nationaux, voire régionaux dans le cas belge).

Jean-Claude Juncker « avait anticipé cette issue lorsqu’il a décidé l’an dernier que l’accord commercial UE-Canada devrait également être ratifié au niveau des États-membres », a réagi le porte-parole de la Commission européenne dans un communiqué. En oubliant de rappeler que cette décision était plus politique que juridique, puisque le service juridique de la Commission considérait cet accord comme non mixte.

De son côté, le ministre-président wallon Paul Magnette se satisfait de cette décision. « C’est ce qu’on a toujours plaidé. On a toujours considéré que ces accords de nouvelle génération étaient mixtes », rappelle-t-il par téléphone.

La Cour prend soin de souligner que son avis porte uniquement sur la question de la compétence exclusive ou non de l’Union « et non sur la compatibilité du contenu de l’accord avec le droit de l’Union ». La Belgique, à la demande de la Région wallonne, doit demander à la même Cour si le mécanisme de protection des investisseurs prévu pour le Ceta est compatible avec les traités. Gouvernement fédéral avait d’ailleurs indiqué qu’il attendrait l’avis sur Singapour pour envoyer la demande d’avis belge sur le Ceta. Dans un communiqué, le président du parlement wallon André Antoine invite le fédéral « à respecter ses engagements et à saisir instamment la Cour au nom de l’Etat belge ».

« Vigilance » wallonne

La décision de ce mardi n’aura pas de conséquence directe sur le Ceta, dans la mesure où la mixité de l’accord avec le Canada a déjà été intégrée politiquement. Mais il clôt un débat juridique sur la possibilité de contourner l’avis wallon, alors que le Parlement de Wallonie menace toujours de ne pas ratifier le Ceta si son mécanisme de protection des investisseurs ne lui convient pas. En pleine crise sur le Ceta, le chef de file libéral au Parlement européen, Guy Verhofstadt, avait estimé que si les Wallons ne débloquaient pas le Ceta, les ministres européens responsables du Commerce devraient déclarer le Ceta « non mixte » pour passer au-dessus de l’avis wallon.

« Même si la Cour de Justice avait décrété que l’accord avec Singapour n’était pas mixte, on n’imaginait pas la Commission revenir en arrière: c’était théoriquement possible, mais des États membres s’y seraient opposés », observe aujourd’hui le ministre-président wallon.

Aujourd’hui, le gouvernement wallon « garde la même vigilance » face à la vingtaine d’accords commerciaux en cours de négociation qu’avec le Ceta, indique encore Paul Magnette. Qui « n’exclu[t] pas que la Commission européen restreigne le champ d’application » de certains traités pour contourner le risque de blocages nationaux. Pour la Cour de Justice, il n’est que deux domaines de l’accord qui l’empêchent de le considérer comme de compétence exclusive de l’Union : les investissements étrangers indirects (« de portefeuille ») et le régime de règlement des différends entre investisseurs et États. Si elle voulait s’éviter  de courir à nouveau le risque de voir des accords commerciaux bloqués par des parlements nationaux, l’Union n’aurait donc qu’à en extraire le chapitre investissement pour le traiter à part.

En attendant, si l’Union entend conclure d’autres accords ambitieux et complets, avec le Royaume-Uni, par exemple, elle sait qu’elle devra invariablement les soumettres au Parlements nationaux et aux « irréductibles wallons »…

« Plus rien n’empêche désormais la Belgique d’interroger la sur la légalité du , tel que prévu par l’accord intra-belge

Source : L’ECHO

#sylcc

We welcome opinion on EU . @JunckerEU anticipated it with decision last year. We shall carefully analyse with EP & MS.

« Les femmes doivent gagner moins que les hommes car elles sont moins intelligentes » : les propos polémiques du député européen Janusz Korwin-Mikke Nous signons pour la démission de ce représentant de l’Europe et vous ?

JE SIGNE

L’eurodéputé polonais Janusz Korwin-Mikke a créé la polémique lors d’une séance au parlement européen. Son discours portait sur le niveau de salaire des femmes par rapport aux hommes.

« Dans le classement dans Olympiades scientifiques polonaises, quelle était la place de la première femme ? 800e. » Avant d’ajouter, « bien sûr que les femmes doivent gagner moins que les hommes parce qu’elles sont plus faibles, elles sont plus petites, elles sont moins intelligentes ».

L’eurodéputée espagnole Iratxe García Pérez lui a immédiatement répondu : « Je sais que ça vous ennuie, qu’aujourd’hui les femmes puissent représenter le peuple dans les mêmes conditions que vous. A cette place, je vais défendre les femmes européennes contre les hommes comme vous ».

Le député européen s’était déjà illustré en faisant un salut nazi en plein hémicycle en 2015.

Femmes précaires et pauvres à Bruxelles Quand inégalités sociales et inégalités de genre se renforcent

L’élaboration du dernier Rapport thématique de l’Observatoire de la Santé et du Social « Femmes, précarités et pauvreté [1] » fut l’occasion de souligner une nouvelle fois, les liens étroits entre les phénomènes de précarité, de pauvreté, inégalités sociales et inégalités de genre.

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À partir d’une large problématique, supposant une démarche d’analyse globale et comprenant notamment de nombreux entretiens avec des femmes en situation de précarité/pauvreté et des professionnels de première ligne à Bruxelles, nous avons observé un renforcement entre inégalités sociales et inégalités de genre.

Des inégalités sur différentes dimensions de la vie

Tout d’abord, l’examen de la précarité et de la pauvreté sous l’angle de plusieurs « dimensions de la vie » (revenus, éducation, emploi, santé, logement …) montre que les femmes, tout comme les hommes, vivent divers types d’inégalités mais sont souvent différemment et parfois plus fortement touchées que les hommes.

En termes de revenus par exemple, les femmes rencontrées disposent de très bas revenus, quel que soit leur statut (employées à temps plein ou partiel, au chômage, à la retraite …). Leur revenu ne leur permet pas de vivre dignement, seules ou avec leurs enfants. Tout comme les hommes, les variations du statut socioéconomique de ces femmes montrent qu’elles se meuvent dans un espace de précarités où elles passent par exemple d’un statut d’employée au chômage, puis du chômage à celui d’allocataire du RIS [2], puis de l’article 60 au chômage, …

De manière générale, les femmes disposent de revenus propres inférieurs aux hommes. Or, le taux de pauvreté (indicateur « phare » au niveau belge et international) est équivalent à Bruxelles pour les hommes et les femmes et masque donc ces inégalités de genre, car il est calculé sur base du revenu du ménage. Pourtant, la littérature et les entretiens ont montré qu’il n’y a pas de partage systématique des revenus au sein des ménages. Si l’on se base sur les revenus propres de chacun, le taux de pauvreté « individualisé » est trois fois plus élevé pour les femmes que pour les hommes en Belgique [3].

Face à l’emploi [4], la situation inégale des hommes et des femmes est également masquée par certains indicateurs les plus utilisés comme le taux de chômage. Par contre, le taux d’activité des femmes est nettement inférieur à celui des hommes. Cela s’explique en grande partie par le fait qu’elles demeurent, malgré certaines évolutions, encore largement en charge des activités de la sphère domestique et familiale. En Région bruxelloise, notamment du fait du manque de places en crèche accessibles, le taux d’emploi des femmes diminue dès l’arrivée du premier enfant et baisse graduellement avec le nombre d’enfants. L’emploi des hommes n’est, par contre, pas influencé par la présence d’enfants dans le ménage.

Quand elles ont un emploi, celui-ci est plus souvent précaire. Les femmes rencontrées se situent souvent dans un espace entre l’emploi et le chômage avec par exemple, des situations de travail occasionnel à la journée, très peu rémunéré. L’emploi à temps partiel est trois fois plus fréquent parmi les femmes que parmi les hommes en Région bruxelloise, et les inégalités salariales demeurent. Les inégalités dans la sphère domestique se retrouvent également dans la sphère professionnelle : on observe en effet une ségrégation horizontale importante, les femmes se retrouvant souvent dans des secteurs « fémininisés » et qui leur sont spécifiquement assignés (nettoyage, enseignement, secteurs du social et de la santé, petite enfance, …). Par exemple, elles représentent 95 % des travailleur(se)s du secteur des titres-services.

En termes d’éducation et de formation, les femmes précaires rencontrées sont peu diplômées ou/et elles ont eu peu accès à l’enseignement. Statistiquement, si les femmes bruxelloises entre 25 et 49 sont plus souvent diplômées du supérieur, on note également par rapport aux hommes, une proportion légèrement plus élevée de femmes qui ne sont pas scolarisées. Les femmes de plus de 50 ans ont en moyenne un niveau de diplôme moins élevé que les hommes. En outre, beaucoup plus de femmes que d’hommes recourent à des cours d’alphabétisation à Bruxelles : 70 % des personnes inscrites dans des cours d’alphabétisation organisés par la Fédération Wallonie-Bruxelles sont des femmes. Ces dernières présentent un profil particulièrement précaire : près de 90 % d’entre elles sont sans aucun revenu propre ou doivent vivre avec une allocation d’aide sociale ou un revenu de remplacement. Plus généralement, la formation fait souvent partie du parcours des femmes rencontrées, tantôt par choix, tantôt par injonction dans le cadre des mesures d’activation. Or, il s’avère que pour de nombreuses femmes, le fait d’avoir suivi une ou plusieurs formations ne permet pas toujours d’obtenir un emploi.

Rappelons que tant pour les femmes que pour les hommes, les inégalités sociales se répercutent en inégalités de santé : plus on est défavorisé(e), moins la santé est bonne du fait des différences de conditions de vie et d’accès aux soins. En outre, la santé sexuelle et reproductive (prévention, grossesse, contraception, soins…) implique souvent des coûts financiers, moraux et temporels particulièrement importants pour les femmes.

Durcissement de l’accès à l’aide sociale

Les parcours de demande d’aide sociale des femmes rencontrées représentent des marqueurs de l’évolution des formes de l’aide sociale [5] qui transparaissent notamment au travers de leurs difficultés d’accès et/ou de maintien de l’aide. Le durcissement des conditions d’accès à différents droits sociaux transparaît au travers de leurs témoignages. Si ce phénomène touche l’ensemble de la population quel que soit le sexe, les femmes rencontrent souvent des difficultés supplémentaires pour répondre aux exigences attendues pour percevoir une allocation (parce qu’elles sont, plus souvent responsables d’une série d’autres tâches au niveau de la sphère domestique et familiale, et plus souvent à temps partiel, cheffes de familles monoparentales, en formation, disposent de peu de revenus …).

Les exigences croissantes des politiques d’activation, de plus en plus présentes dans le champ de l’aide sociale [6], sont en elles-mêmes un facteur de précarisation. De manière générale, la conditionnalisation accrue des droits sociaux influence souvent négativement la situation de vie des femmes : délais importants d’octroi de l’aide, conditions trop restrictives empêchant d’y accéder, ou encore sanction éventuelle et exclusion des droits pouvant provoquer un appauvrissement important pour celles qui connaissent des situations déjà très précaires.

Vécu de la pauvreté pour les femmes

Enfin, lorsque l’on demande aux femmes elles-mêmes [7], d’estimer dans le cadre d’une situation précaire, si le vécu de cette précarité ou de la pauvreté est « plus dur pour un homme », « pour une femme », ou si « c’est la même chose », une majorité d’entre elles estime que les femmes sont surexposées. Elles identifient souvent des facteurs d’abord liés au genre mais qui ont un impact important sur la situation de vie et leur situation de précarité. Elles ont mobilisé de nombreux arguments pour expliquer en quoi elles ont plus de difficultés que les hommes en situation de précarité/pauvreté ou en général. Parmi ces arguments on retrouve notamment le fait que les femmes ont souvent davantage de responsabilités que les hommes et que le « devenir mère » implique une dimension morale et pratique à cette responsabilité (dépenses, besoins, temps, obligations, gestion de l’ensemble …). Elles se voient plus exposées aussi en raison de situations du contrôle et de paternalisme vécues en privé (contrôle, devoirs, attentes comportementales, rôles assignés, tâches domestiques, …). Elles sont bien souvent conscientes du fait qu’elles ont intériorisé ces normes sociales et rôles construits. Elles se voient enfin plus exposées en raison du fait qu’elles se perçoivent moins fortes physiquement et que cela les place en position de sujétion potentielle au sein du couple (avec parfois des situations de violences physiques).

Elles ont attiré l’attention sur le fait qu’être mère constitue en soi un facteur précarisant en raison de l’ensemble des responsabilités qui y sont liées et du risque ou du fait de se retrouver seule (87% des chefs de familles monoparentales sont des femmes en Région bruxelloise). Ce qui les expose ce sont aussi la double journée de travail, l’instabilité des situations familiales mais aussi les normes sociétales qui favorisent « le masculin » [8].

De cette manière, en partant de la question de l’expérience de la précarité « au féminin », les femmes rencontrées nous ont amené, à parti de leur vécu, d’autres manières de voir comment les inégalités de genre pouvaient renforcer un risque ou maintenir une situation de précarité ou de pauvreté.

De manière générale, ce Rapport a montré aussi une grande fragilité des situations avec de simples évènements de la vie (perte d’emploi, maladie, accident, séparation, divorce, décès, naissance, …) qui font (parfois) très rapidement « basculer » le parcours vers une situation précaire et ce, au moment même où l’on constate un renforcement des conditions d’accès aux droits et à l’aide sociale.

S’il semble trivial de le rappeler, ces constats et résultats vont à l’encontre des discours responsabilisants qui individualisent le « problème de la pauvreté » par le fait de laisser à la personne même, la seule responsabilité de sa situation.

Observatoire de la Santé et du social de Bruxelles, (2015) Femmes, précarités et pauvreté en Région bruxelloise, Cahier thématique du Rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté 2014, Commission communautaire commune : Bruxelles. Il s’agit du deuxième cahier du Rapport bruxellois sur l’état de la pauvreté 2014 dont le contenu et la fréquence de publication (tous les deux ans) sont fixés par l’Ordonnance du 20 juillet 2006.

 

VISA DE LA FAMILLE SYRIENNE: MENSONGES DE LA PRESSE CONFIRMÉS

Cette fois les doutes ne sont plus permis.

Même Le Soir qui avait fait la part belle aux avocats gauchistes de la famille d’Alep soi-disant « sous un déluge de feu » ou « sous les roquettes » selon les organes de la presse officielle, reconnait mezzo voce, que Mohamet Omar N (38 ans) voyageait pendant la période où lui et sa famille étaient soi-disant sous les bombes.

Le 26 novembre, il était dans les émirats du golfe, puis en Inde et enfin au Liban, où il a demandé un « visa humanitaire » pour sa famille (4 personnes). « Le dossier est mensonger » affirme Bart De Wever, alors que le Secrétaire d’Etat Theo Francken (NVA) se tait dans l’attente de la décision de justice en appel, par rapport aux accusations de la presse francophone belge et à l’explosion de haine des juges belges.

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Ce bonhomme ne peut être que protégé par le régime Assad, puisqu’il est sous-directeur de la Chambre de Commerce d’Alep. Dans une dictature, on ne désigne pas ses ennemis à des postes économiques importants !

Mieke Van den Broeck, l’une des avocates gauchistes du collectif « Progress Lawyers Network » qui défend cette famille contre l’état belge, avait affirmé à plusieurs reprises que la famille se trouvait « dans l’enfer d’Alep » à ce moment en fournissant des photos: « ils ont été pris sous le feu le week-end dernier. Heureusement ils étaient dans une autre chambre quand l’appartement a été touché », ajoutait-elle. C’est le week-end au cours duquel le père est rentré des Indes. Il est allé à Alep-Est ? C’est évidemment faux. S’ils sont quelque part, c’est à Alep-Ouest, la partie la plus importante d’Alep, qui a célébré dans la joie, la fin de l’occupation d’Alep-Est par les milices islamistes.

Les avocats se refusent maintenant à toute déclaration. Et la presse en parle très très peu… On ne peut plus appeler démocratie un pays comme la Belgique où des juges se permettent des sorties politiques d’extrême gauche en clamant leur haine du gouvernement de centre-droit et où la presse ment sans vérifier ses affirmations.

Bart De Wever, sur ce dossier, a tout à fait raison : « cette famille ne correspond pas du tout à l’image des réfugiés de guerre typiques ».

T.C

S.V

 

Le droit d'une vie